Yuan Mei
Après la pluie
雨過山洗容
雲來山入夢
雲雨自來往
青山原不動
La pluie passe sur la montagne, lave son visage,
Les nuages viennent, la montagne entre dans le rêve.
Les nuages et la pluie vont et viennent quand ils veulent,
Immuable, la montagne reste verte.
Présences à Frontenay 2016, Le sage et la pluie
Source : Anthologie de la poésie chinoise, publiée sous la direction de Remi Mathieu, traduction du chinois par Sandrine Marchand, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris 2015, p. 1036.
Argent
Toute chose est aimable en ce monde,
Seul l’argent manque complétement de goût.
Vivant, on ne peut l’attraper,
Mort, on ne peut l’emporter.
Présences à Frontenay 2016, Le sage et la pluie
Source : Anthologie de la poésie chinoise, publiée sous la direction de Remi Mathieu, traduction du chinois par Sandrine Marchand, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris 2015, p. 1036.

Quand on est vieux il ne faut pas écrire de poème
Quand le loriot est vieux, il ne doit pas gazouiller,
Quand on est âgé, on ne doit pas écrire de poésie.
Souvent avec le temps, l’esprit faiblit,
On répète les mêmes mots embrouillés.
Présences à Frontenay 2016, Le sage et la pluie
Source : Anthologie de la poésie chinoise, publiée sous la direction de Remi Mathieu, traduction du chinois par Sandrine Marchand, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris 2015, p. 1036.
Biographie
Yuan Mei (1716-1798) est un poète chinois. Originaire de Quintang (Hangzhou), il est reçu docteur en 1739, puis occupe différents postes à Jiangsu. Dix ans plus tard, il se retire dans sa résidence de Nakin baptisée « À ma guise » (Suiyuan, ce qui deviendra un surnom du poète). Il fonde l’école Xingqing (« Naturel et sensibilité ») ou Xingling (« Naturel et spirituel »), qui valorise l’expression des sentiments. Sa poésie, souvent narrative, s’inspire de sa vie quotidienne, de ses relations familiales, amoureuses et amicales. Le plus importants à ses yeux est d’écrire dans un langage clair et accessible. La recherche de la spontanéité lui fait comparer le poète à un enfant. Considéré, avec Zhao Yi et Jian Shiquan, comme l’un des grands maîtres de l’époque Qianlong, son influence perdure au XVIIIe siècle. On lui doit aussi un recueil de contes fantastiques et un livre de cuisine. Source : Anthologie de la poésie chinoise, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard.