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Shang Qin

Temps sec

Parce que la mer éternelle fut dès l’origine : ô, tu ne peux assassiner une vague parce que tu ne peux assassiner une pleine lune, cela parce que tu es incapable d’assassiner le soleil, cela parce que tu es incapable d’assassiner ta propre ombre, et cela parce que…

Je marchais alors, dissimulé dans la nuit. Entendant mes propres paroles, je rentrai à la hâte du noir ciel étoilé. Et revenu, je vis : dans mon profond sommeil, près de l’oreiller mouillé de larmes, mon sourire, hé oui, était celui du mois de mars de l’an dernier.

Présences à Frontenay 2016, Le sage et la pluie

Source : Rêve ou aube, Shang Qin, traduction du chinois par Martine Vallette-Hémery, éditions du Murmure, 2005, p. 26.

L'échassier

Sur un banc

De la sieste

S’éveiller

 

Oublier jusqu’à

Hier

Aujourd’hui

 

Se mettre debout

S’étirer

Bailler

 

En fait j’ignorais que le temps fût si peu profond

Un pas m’a conduit à demain

Présences à Frontenay 2016, Le sage et la pluie

Source : Anthologie de la poésie chinoise, publiée sous la direction de Remi Mathieu, traduction du chinois par Chantal Chen-Andro, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris 2015, p. 1143.

Biographie

 

Shang Qin (1930-2010) est un poète chinois. Né au Sichuan, il est enrôlé de force à quinze ans par une armée nationaliste, et se retrouve à Taiwan en 1950. Il a peu publié, mais est considéré comme un poète majeur. Il illustre parfois lui-même ses poèmes, tradition qui sera reprise par Gu Cheng, poète du continent. Essentiellement en prose, en quête d’une poésie, sa poésie présente des similitudes avec le surréalisme. Source : Anthologie de la poésie chinoise, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard.

© 2016 par Présences à Frontenay. Créé avec Wix.com

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