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Langston Hughes

Question / Question

When the old junk man, Death

Comes to gather up our bodies

And toss them into the sack of oblivion,

I wonder if he will find

The corpse of a white multi-millionaire

Worth more pennies of eternity,

Than the black torso of

A Negro cotton-picker?

 

Quand ce vieux brocanteur, la Mort,

Vient récupérer tous nos corps

Et les jeter dans le sac de l’oubli,

Je me demande s’il trouvera

Que le cadavre d’un multimillionnaire blanc

Vaut davantage de centimes d’éternité

Que le torse noir d’un

Cueilleur de coton noir.

 

Présences à Frontenay 2016, L'Oubli

Source : The collected poems os Langston Hughes, Vintage Classics, A division of Ramdom House, NY, 1994; traduction de l’anglais de Thierry Gillybœuf.

As I Grew Older

 

It was a long time ago.

I have almost forgotten my dream.

But it was there then,

In front of me,

Bright like a sun—

My dream.

And then the wall rose,

Rose slowly,

Slowly,

Between me and my dream.

Rose until it touched the sky—

The wall.

Shadow.

I am black.

I lie down in the shadow.

No longer the light of my dream before me,

Above me.

Only the thick wall.

Only the shadow.

My hands!

My dark hands!

Break through the wall!

Find my dream!

Help me to shatter this darkness,

To smash this night,

To break this shadow

Into a thousand lights of sun,

Into a thousand whirling dreams

Of sun!

 

Alors que je prenais de l’âge

 

Alors que je prenais de l’âge

C’était il y a longtemps.

Mon songe presque oublié

Encore présent alors,

Devant mes yeux,

Astre éclatant —

Mon rêve.

Puis le mur s’est dressé,

Dressé lentement,

Lentement,

Entre mon rêve et moi.

Il s’est levé jusqu’à toucher le ciel —

Le mur.

Son ombre.

Je suis sombre.

Je m’allonge dans l’ombre.

Hors de portée du feu

De mon rêve.

Il n’y a plus que le mur épais.

Mes mains !

Mes sombres mains !

Enfoncez-vous dans le mur !

Saisissez-vous de mon rêve !

Que cette obscurité vole en éclats,

Que cette nuit se fracasse,

Que cette ombre se brise

En mille rais de soleil,

En mille rêves tournoyants,

Rêves de soleil !

 

Présences à Frontenay 2016, L'Oubli

Source : The Weary Blues, de Langston Hughes, édition Knopf, 2015. Traduction de l’anglais de Sabine Huynh.

Biographie

Langston Hughes (1902-1967) est un poète, nouvelliste, dramaturge et éditorialiste américain. Né à Joplin, dans le Missouri, ses parents divorcent alors qu'il est très jeune. Il est élevé par sa grand-mère jusqu'à l'âge de treize ans, puis rejoint sa mère et son mari. À Cleveland, il écrit ses premières nouvelles et poèmes dans un journal étudiant. Après sa graduation, Hughes passe une année au Mexique et une année à l'Université Columbia entrecoupées d’emplois hétéroclites : assistant-cuisinier, blanchisseur, serveur, et même marin. En 1926, il reprend ses études qui aboutissent à un doctorat en littérature. En 1943. Issu de la « Harlem Renaissance » des années 1920, Langston Hughes intègre les rythmes du jazz et ceux de la tradition orale africaine à une prose souvent caustique. Il est l'un des premiers activistes de la communauté noire, connu pour ses portraits colorés dans l'Amérique des années 20 aux années 60. New York a fait de sa résidence à Harlem, un monument historique, et renommé la place ,« Langston Hughes Place ». Sources : Wikipedia, babelio, pages.infinit.net.

© 2016 par Présences à Frontenay. Créé avec Wix.com

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