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Guillaume Apollinaire

Le Voyageur (extrait)

À Fernand Fleuret.

 

Ouvrez-moi cette porte où je frappe en pleurant

 

La vie est variable aussi bien que l’Euripe

Tu regardais un banc de nuages descendre

Avec le paquebot orphelin vers les fièvres futures

Et de tous ces regrets de tous ces repentirs

Te souviens-tu

 

Vagues poissons arqués fleurs surmarines

Une nuit c’était la mer

Et les fleuves s’y répandaient

 

Je m’en souviens je m’en souviens encore

Un soir je descendis dans une auberge triste

Auprès de Luxembourg

Dans le fond de la salle il s’envolait un Christ

Quelqu’un avait un furet

Un autre un hérisson

L’on jouait aux cartes

Et toi tu m’avais oublié

 

 

Présences à Frontenay 2016, L'Oubli

Source : Poètes en partance, De Charles Baudelaire à Henri Michaux, Anthologie. Éditions Poésie Gallimard, 2011, p. 87.

Biographie

Guillaume Apollinaire (1880-1918) est un poète français. Sa mère est issue de la noblesse polonaise, et son père un officier italien. En 1897, Guillaume est inscrit aux lycées de Cannes et de Nice. En 1901, il est précepteur et tombe amoureux de la gouvernante anglaise, Annie Playden, qui refuse ses avances. C'est la période « rhénane » dont ses recueils portent la trace, puis plus tard celle de la Chanson du Mal-aimé. Installé à Paris, il travaille pour divers organismes boursiers, commence à publier contes et poèmes dans des revues, rencontre l'artiste peintre Marie Laurencin en 1907, avec qui il entretint une relation chaotique et orageuse. À cette même époque, il décide de vivre de sa plume. Il se lie d'amitié avec Pablo Picasso, André Derain, Maurice de Vlaminck et le Douanier Rousseau, et se fait un nom de poète, de journaliste, de conférencier et de critique d'art. En 1913, il publie Alcools, somme de son travail poétique. Après une première demande refusée, il s'engage dans l'armée française en en décembre 1914. Peu avant, il tombe amoureux de Louise de Coligny-Châtillon, qu'il surnomme Lou. []Il est blessé par un éclat d’obus en 1916. Après une longue convalescence, il publie Calligrammes en 1918. Mais affaibli par sa blessure, il succombe à la grippe espagnole, le 9 novembre 1918, deux jours avant l’armistice. Sources : wikipedia.org, etudes-littéraire.com, je suismort.com.

© 2016 par Présences à Frontenay. Créé avec Wix.com

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