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Francis Carco

Mortefontaine

Je me souviens de la bohème,

De mes amours de ce temps-là !

Ô mes amours, j’ai trop de peine

Quand refleurissent les lilas…

Qu’est-ce que c’est que cette antienne ?

Qu’est-ce que c’est que cet air-là ?

Ô mes amours, j’ai trop de peine…

Le temps n’est plus de la bohème.

Au diable soient tous les lilas !

Il pleut dans le petit jour blême.

Il pleut, nous n’irons plus au bois.

Toutes les amours sont les mêmes,

Les morts ne ressuscitent pas.

Un vieil orgue, comme autrefois,

Moud, essoufflé « La Marjolaine ».

Ô mes amours de ce temps-là,

Jamais les mortes ne reviennent.

Elles dorment sous les lilas

Où les oiseaux chantent ma peine,

Sous les lilas qu’on a mis là…

Les jours s’en vont et les semaines :

Ô mes amours, priez pour moi…

 

 

Présences à Frontenay 2016, L'Oubli

Source : Mortefontaine, de Francis Carco, Émile Paul, Paris, 1946.

Biographie

Francis Carco (1886-1958) est un poète, journaliste et auteur de chanson français. Né à Nouméa, il y passe ses cinq premières années, avec son père qui y travaille comme inspecteur des domaines de l'État. Arrivé à Paris en 1910, il fréquente Montmartre, rencontre Max jacob, Apollinaire et pousse avec succès la « goulante ». Il publie son premier recueil La Bohême et mon cœur en 1912, puis un roman Jésus-la-Caille applaudi par Paul Bourget. Il est mobilisé en novembre 1914, rejoint un corps d’aviation. Après une blessure au genou, il est démobilisé en 1916. D’autres livres suivent, notamment L’homme traqué (1922), distingué par le Grand prix du roman de l’Académie française. Carco trouve dans son œuvre – riche d'une centaine de titres, romans, reportages, souvenirs, recueils de poésie et de pièces de théâtre -  la marque d’un « romantisme plaintif où l’exotisme se mêle au merveilleux avec une nuance d’humour et désenchantement ». Source : Wikipedia.

© 2016 par Présences à Frontenay. Créé avec Wix.com

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