top of page

Emily Dickinson

“Lethe" in my flower / Lethe

“Lethe" in my flower,

Of which they who drink,

In the fadeless Orchards

Hear the bobolink!

 

Merely flake or petal

As the Eye beholds

Jupiter! my father!

I perceive the rose!

 

Le « Léthé » coule dans ma fleur,

Ceux qui y boivent,

Dans les Vergers toujours verdoyants

Entendent le babillard !

 

Simple flocon ou bien pétale

Comme l’Œil  le perçoit

Jupiter ! mon père !

Je la vois, la rose !

 

 

Présences à Frontenay 2016, L'Oubli

Source : Poésies complètes, d'Emily Dickinson, traduction de l’américain Françoise Delphy, Flammarion, 2009, p. 62-63.

“Lethe" in my flower / Lethe

There is a word

Which bears a sword

Can pierce an armed man –

It hurls its barbed syllables

At once is mute again –

But where it fell

The saved will tell

On patriotic day,

Some epauletted brother

Gave his breath away.

 

Wherever runs the breathless sun –

Wherever roams the day,

There is its noiseless onset –

There is its victory!

 

Behold the keenest marksman!

The most accomplished shot!

Time's sublimest target

Is a soul 'forgot'!

 

Il est un mot

Armé d’une épée

Qui peut transpercer un homme et son armure –

Il lance avec force ses syllabes acérées

Puis se tait –

Mais là où elles sont tombées

Les rescapés diront

Un jour de fête nationale,

Qu’un frère galonné

A rendu le dernier souffle.

 

Où que courre le soleil haletant –

Où qu’erre le jour,

Son attaque silencieuse se fait sentir –

Sa victoire aussi !

Contemplez l’archer le plus ardent !

Le tireur d’élite !

La cible la plus sublime du Temps

Est une âme « oubliée » !

 

Présences à Frontenay 2016, L'Oubli

Source : Poésies complètes, d'Emily Dickinson, traduction de l’américain Françoise Delphy, Flammarion, 2009, p. 52-53.

Biographie

Emily Dickinson (1830-1886) est une poète américaine. Née à Amherst dans le Massachusetts, dans une famille aisée, elle participe au séminaire féminin du mont Holyoke après ses études, puis retourne vivre dans la maison familiale à Amherst. Elle est alors considérée comme une excentrique, avec ses vêtements blancs, sa répugnance à recevoir des visiteurs, puis de sortir de sa chambre. Bien qu’étant un auteur prolifique, près de mille-huit-cents poèmes, seuls une douzaine sont publiés de son vivant. Un grand nombre de ses poèmes traitent de la mort et de l’immortalité. Constitués de vers très courts, sans titre, ses poèmes utilisent des rimes imparfaites, des majuscules et ponctuations non conventionnelles. Son œuvre fut connue après sa mort, quand sa plus jeune sœur, découvrit leur cachette. Source : Wikipedia.

© 2016 par Présences à Frontenay. Créé avec Wix.com

  • Facebook Social Icon
  • YouTube Social  Icon
bottom of page