Christòphoros Liondàkis
Vide au cœur du vide
Citerne où se mêlent orgasme et maladies.
Des vieillards dans un coin leur déchéance exhibent
provoquant le garde somnolent.
Dans nos jeux ou presque toujours
j'étais de trop
nos pieds frappaient la balle
vessie de bête abattue
une poule non loin montrait
aux poussins comment se nourrir.
Ô l'instinct de l'oubli
dans le temps absolu du jeu
Présences à Frontenay 2016, L'Oubli
Source : Le minotaure déménage (1982), de Christòphoros Liondàkis, traduction Michel Volkovitch
Jeûner du superflu
Citerne où se mêlent orgasme et maladies.
Des vieillards dans un coin leur déchéance exhibent
provoquant le garde somnolent.
Dans nos jeux ou presque toujours
j'étais de trop
nos pieds frappaient la balle
vessie de bête abattue
une poule non loin montrait
aux poussins comment se nourrir.
Ô l'instinct de l'oubli
dans le temps absolu du jeu.
Présences à Frontenay 2016, L'Oubli
Source : Le minotaure déménage (1982), de Christòphoros Liondàkis, traduction Michel Volkovitch
Biographie
Christòphoros Liondàkis (né en 1945) est un poète grec. Originaire de Crète, il étudie le droit et la littérature à Athènes, puis Paris. Il appartient à ce qu’on appelle « la génération de 70 », dont les membres ont pour point commun d’être apparus en poésie pendant ou juste après la Dictature et d’être la dernière génération ayant vécu dans un monde imprégné de mœurs et de modes de pensée millénaires. Il vit aujourd'hui à Athènes où il a publié six recueils de poèmes. Un de ses recueils les plus connus, Le minotaure déménage (1982), raconte une histoire d'adolescence, de culpabilité, d'exil, où l'auteur s'efforce de n'être plus le « figurant » de « sa propre cérémonie ». en jouant tous les rôles, Thésée, Ariane, le Minotaure et même le labyrinthe. Sa poésie est hantée par sa Crète natale, par une nature omniprésente et enchanteresse. D'une densité, d'une splendeur sonore exceptionnelle, parcourue d'éclats de lumière, cette poésie raconte un monde tissé d’énigmes, à demi-mot, comme s'il s'agissait de secrets ou de révélations qui nous dépassent. Liondàkis a également traduit Bonnefoy, Ponge, Valéry, Rimbaud, Genet, Camus, Stendhal. Sources : volkovitch.com, publie.net.