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Alejandra Pizarnik

Desmemoria

Démémoire

Aunque la voz (su olvido

volcándome náufragas que son yo)

oficia en un jardín petrificado

 

recuerdo con todas mis vidas

por qué olvido.

 

Démémoire

Même si la voix (son oubli

m’inondant de naufragées qui sont moi)

préside dans un jardin pétrifié

 

avec toutes mes vies je me souviens

pourquoi j’oublie.

 

 

Présences à Frontenay 2016, L'Oubli

Source : Extrait de Los trabajos y las noches / Les Travaux et les Nuits (1965), in Les Travaux et les Nuits. Œuvre poétique 1956-1972, Traduit de l’espagnol (Argentine) par Silvia Baron Supervielle et Claude Couffon, éditions Granit / Unesco, 1986, p. 112.

Caroline de Gunderode

« en nostalgique je vagabondais par l’infini. »*

                                           C. de G.

La mano de la enamorada del viento

acaricia la cara del ausente.

La alucinada con su “maleta de piel de pájaro”**

huye de sí misma con un cuchillo en la memoria.

 

La que fue devorada por el espejo

entra en un cofre de cenizas

y apacigua a las bestias del olvido.

à Enrique Molina 

 

 

Caroline de Gunderode

La main de l’éprise du vent

caresse le visage de l’absent.

L’hallucinée à la « valise en peau d’oiseau »**

se fuit, la lame d’un couteau dans la mémoire.

Celle qu’un miroir dévora

entre dans un coffre de cendres

calmant les bêtes de l’oubli.

 

à Enrique Molina  

* Citation de Caroline de Gunderode (traduction de l’allemand par Armel Guerne), en français dans l’original.

** Expression empruntée à un vers d’Enrique Molina.

 

Présences à Frontenay 2016, L'Oubli

Source : Arbol de Diana / Arbre de Diane (1962), in Les Travaux et les Nuits. Œuvre poétique 1956-1972, Traduit de l’espagnol (Argentine) par Silvia Baron Supervielle et Claude Couffon, éditions Granit / Unesco, 1986, p. 71. 

Biographie

Alejandra Pizarnik (1936-1972) est née à Buenos Aires le 29 avril 1936 au sein d’une famille d'immigrants juifs d'Europe Centrale. Après avoir passé son baccalauréat, elle est admise en 1954 à la faculté de philosophie de l'Université de Buenos Aires qu’elle abandonne, suit ensuite une formation littéraire, puis intègre la faculté de Journalisme qu’elle n’achève pas davantage. Entre 1960 et 1964, elle séjourne à Paris où elle suit des cours à la Sorbonne et travaille comme pigiste pour le journal Cuadernos para la liberacion de la culture. Durant cette période, elle se lie d'amitié avec André Pieyre de Mandiargue. et Octavio Paz. Elle rentre ensuite en Argentine où elle publie ses ouvrages les plus importants qui rencontrent un certain succès. En 1968, elle obtient une bourse Guggenheim et fait un bref séjour à New York et à Paris. Après deux tentatives de suicide en 1970 et 1972, elle passe les cinq derniers mois de sa vie dans un hôpital psychiatrique de Buenos Aires. Elle se donne la mort le 25 septembre 1972, à l'âge de 36 ans. Source : Wikipedia.

© 2016 par Présences à Frontenay. Créé avec Wix.com

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